ISOMED au "20th Toronto Breast Surgery Symposium"
1er mai 2023Depuis environ 15 ans, je suis un fidèle assistant du « Symposium annuel de la chirurgie du Sein » (Toronto Breast Surgery Symposium) tenu chaque printemps à Toronto. J’assiste à ce congrès pour atteindre divers objectifs :
1. Pour y apprendre quelque chose de nouveau, susceptible de modifier nos façons de faire;
2. Pour valider que ma pratique de la chirurgie du sein est adéquate, à jour, et tient bien compte des données les plus récentes, au bénéfice de mes patient(e)s;
3. Pour y rencontrer collègues et amis personels plasticiens, provenant de tout le Canada et de par le monde, afin de pouvoir discuter directement avec eux de ce qu’ils pensent personnellement des idées présentées, en fonction de leur propre expérience, qui m’est inestimable.
4. Pour contribuer d’une façon originale à la formation du personnel clinique d’ISOMED qui m’y accompagne, en plus favoriser la progression de l’esprit d’appartenance.
5. Finalement, pour y obtenir des réponses à mes propres interrogations.
En résumé, que nous a donc tous apporté ce congrès?
- Les discussions avec les collègues, combinant des années d’expérience, et les présentations nous mènent à conclure que notre pratique chez ISOMED est adéquate et à jour (objectifs 2 et 3). Malheureusement l’objectif 1 est pauvre : Il y a en effet peu d’idées nouvelles qui passent le test de nos discussions pour mener à un changement véritable de nos façons de faire.
- L’enthousiasme manifesté, les questions soulevées, la confirmation de la qualité de leur pratique, amènent au personnel présent une satisfaction et un désir d’implication d’une valeur inestimable (objectif 4). Il faut récidiver, avec encore plus de personnel. Cela va dans le sens des valeurs prônées chez ISOMED.
- Au sujet des questions précises pour lesquelles je cherchais des réponses (objectif 5), c’est-à-dire, quelles sont les données probantes les plus récentes sur :
1) Les maladies causées par le silicone.
2) La gestion des problèmes de santé que certaines patientes attribuent à la présence de leurs implants mammaires.
3) L’évolution de la situation du lymphome anaplasique lié aux implants mammaires (ALCL) en 2023.
4) La gestion optimale des patientes porteuses d’implants mammaires texturés qui vont bien.
5) Le rôle de l’imagerie médicale dans le suivi des porteuses d’implants.
6) Le rôle des injections de graisse dans la chirurgie du sein.
7) Les implants mammaires du futur.
Les réponses à ces questions et mes propres conclusions méritent la rédaction des communiqués qui suivent sur les prochains blogues.
Autres articles
Une étude-maison sur le remplacement d'implants par le Dr Jean-Pierre Daigle.
À l'été 2024, j'ai procédé à une révision des interventions que j'ai pratiquées sur les seins.
Groupe IV Les Implants Micro-Texturés de Mentor.
L'usage de ces implants texturés a été très limité et ces derniers n'ont pas été associés au LAGC-AIM.
Il m'est impossible avec ce nombre réduit de tirer des statistiques.
Néanmoins, ces implants représentent dans ma série de patients, 2.5% de ces ruptures d'implants.
Il n'y a pas lieu de rechercher d'emblée des séromes ou des masses suggestives de lymphome associé aux implants mammaires mais l'échographie demeure sans doute d'examen de choix pour évaluer l'intégrité de ces implants.
Une mammographie de dépistage est aussi requise pour les patientes de plus de 40 ans ou plus jeunes, si elles ont une histoire personnelle ou familiale de cancer du sein. Rappelons que le but de la mammographie est de dépister une lésion de la glande mammaire et non pas d'évaluer l'implant lui-même. C'est aussi de la médecine rigoureuse d'évaluer glande et implant avec ces deux mesures pour avoir un diagnostic complet .
Groupe II: Remplacement des implants mammaire "Vintage"
24 09 2024
Il s'agit d'implants, en général, de silicone liquide, datant d'avant 1992. Puisqu'ils sont toujours en place, ces implants datent de plus de 30 ans.
Ils représentent 25% des implants rompus que j'ai opérés.
Les patientes consultent très tard (30 à 42 ans), car leurs seins ne sont plus leur priorité. Elles ont des limitations financières, ou de santé... . Elles me consultent souvent pour autre chose (visage, paupières), qui est alors, devenu pus prioritaire...
Ces implants peuvent être considérés comme rompus dans l'ensemble.
Il y a rarement d'investigation à faire. Les capsules de ces implants sont souvent calcifiées ce qui rend le bilan radiologique des seins eux-mêmes quasi impossible.
Essentiellement tous ces implants demandent qu'on enlève chirurgicalement silicone et capsules fibreuses, qu'on reconstruise une cavité, qu'on mette des implants modernes de gel de silicone, ou qu'on ne remette simplement plus rien.
Un redrapage, seul, n'est en général pas possible car il n'y a plus de glande mammaire.
Les implants sont souvent devant le muscle ce dernier s'est atrophié depuis des années.
Une reconstruction par derme artificiel ("Alloderm tm) peut être discutée mais est couteuse et associée à davantage de complications, une convalescence plus complexe et plus longue. Elle est rarement retenue comme solution. Des techniques qui s'apparentent à "la brassière interne" sont souvent requises bien que personnellement, j'ai toujours nommées ces techniques comme étant des "capsuloraphies".
C'est dans ce groupe qu'il est le plus fréquent de ne pas remplacer les implants. Une solution de "compromis" est souvent acceptée.
Je souhaiterais (recommande) qu'aucune patiente portant encore ces implants, ne les garde, si leur santé permet une intervention chirurgicale pour les retirer, les remplacer si possible.
Elles devraient au plus tôt obtenir une opinion d'un chirurgien en qui elles pourraient accorder leur confiance.