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(LAGC-AIM). Données  Canadiennes 2024

24 08 2024

Mise à jour 2024 de Santé Canada  sur le Lymphome Anaplasique à Grandes Cellules Associé à un Implant Mammaire (LAGC AIM)

Les résultats de Santé Canada  proviennent de  données soumises avant 2024.

Mes commentaires (Dr JP Daigle) sont en italique.

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  • Selon les données disponibles, on estime qu’il y  eu à ce jour 74 cas confirmés et 31 cas soupçonnés de LAGC AIM au Canada depuis que ces implants ont été utilisés.  Le rappel des implants texturés par Allergan a été demandé en juin 2019. Après cette date, les cas antérieurs ont donc été déclarés en 2019-2020.
  • Selon Santé-Canada, la conscientisation limitée des médecins et des individus avant ce rappel a pu causer une sous-déclaration des cas présentés avant 2019.
  • Depuis 2021, il y a eu 10 cas confirmés au Canada. 
  • Pour tous ces cas,  depuis le début, les antécédants des patientes ne sont pas mentionnés ou connus. En particulier, dans ce rapport  le pourcentage de  cas de reconstruction pour cancer du sein et l'usage de dilatateurs tissulaires texturés pour fins de reconstruction ne peuvent être distingués des cas où les  implants  ont été utilisés pour des fins esthétiques, chez des patientes sans cancer du sein préalable .
  • Le nombre d'années où les implants ont été portés par les patientes avant l'apparition du LAGC-AIM, n'est pas indiqué  non plus dans cette publication.
  • On peut voir sur le diagramme, que les nombreux cas soupçonnés en 2021, ne semblent pas s'être convertis en cas confirmés en 2022 (0 cas confirmée en 2022). On peut penser que les années 2022 et 2023 devraient être combinées car aucun cas en 2022, c'est plutôt surprenant. Donc disons que  3 cas par année pour 2022 et 2023  semblerait plus réaliste.
  • Santé Canada  se dit maintenant au courant de 3 décès qui ont été attribués directement ou indirectement au LAGC AIM. La date de ces décès n'est pas mentionnée mais 2 décès étaient connus avant 2021.
  • L'origine des cas canadiens, par province, n'est pas mentionnée.

Sans surprise, on peut considérer que les implants macro-texturés Bio-Cell d'Allergan représentent 99% des cas, lorsque le type d'implant est connu.

 

LES SÉROMES:

Santé Canada définit qu'un  sérome est une accumulation de liquide qui peut se développer autour d'un implant. 

SANTÉ CANADA indique qu'une petite quantité de liquide autour d'un implant  est un phénomène normal. Une quantité importante de liquide entraîne un gonflement notable du sein (et est donc anormal). Il peut être dû à un LAGC-AIM mais aussi à d'autres causes (rupture d'implant, double capsule, hématome,... par exemple).

Il y a donc au moins 50% des cas de l'AGC-AIM qui ont présenté des séromes pour des cas confirmés OU soupçonnés. Ces séromes  sont parfois détectés par la patiente ou son médecin et  leur présence edst  habituellement confirmée par une échographie, un examen hautement accessible. Lorsque le sérome est en quantité suffisante, l'échographie permet aussi un prélèvement du liquide du sérome pour un examen des cellules qu'il contient et confirmer ou non la présence d'un lymphome.

 

Au moins 30% des cas de LAGC-AIM soupçonnés ou prouvés, n'avaient pas de sérome.  Ces patientes ont donc probablement subi une investigation pour une masse au sein ou au voisinage de l'implant;   pour une douleur ou une inquiétude; ou lors du suivi d'un cancer du sein. Leur investigation s'est avérée positive pour le LAGC-AIM, sans présence d'un sérome.

 L'échographie semble aussi être ici un examen de choix pour toutes  ces conditions.

Dans ma propre pratique, à ce jour, tous les séromes soupçonnés se sont avérés sans évidence de LAGC-AIM après investigation et examen  en pathologie du liquide aspiré (cytologie). Tous ces implants ont été retirés pour d'autres causes.

  • Que nous apporte cette dernière étude de Santé-Canada?
  • Il faut se rappeler que:
  • ·       Le LAGC-AIM est un phénomène rare.
  • ·       Avec quelques cas par année pour l'ensemble du Canada, il sera difficile de créer des statistiques et des conclusions.
  • ·      Il ne semble pas y avoir explosion des cas au Canada actuellement.
  • ·      Ailleurs sur la planète, on rapporte que l'incidence du LAGC-AIM augmenterait avec la durée d'exposition. Les implants macro-texturés ne sont plus sur le marché depuis juin 2019. Toutes patientes porteuses d'implants macro texturés ont donc ces implants depuis plus de 5 ans maintenant. Un grand nombre sans doute depuis plus de 10 ans. 
  • ·      Il n'y a pas actuellement de recommandation à l'effet de retirer les implants en place.  
  • ·      LA PRUDENCE indiquerait que malgré la rareté du LAGC-AIM, Il faudrait bien établir des recommandations claires sur le SUIVI de ces patientes porteuses d'implants macro-texturés. 
  • ·      L'ÉCHOGRAPHIE me semble un examen de choix pour ce dépistage, car elle est relativement fiable, facilement accessible et peu coûteuse.

Vous pouvez consulter en tout temps, ce rapport de Santé-Canada en cliquant sur le lien suivant:

https://sante-infobase.canada.ca/labo-de-donnees/blogue-lagc-aim.html

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L'usage de ces implants texturés a été très limité et ces derniers n'ont pas été associés au LAGC-AIM.
Il m'est impossible avec ce nombre réduit de tirer des statistiques. 

Néanmoins,  ces implants représentent dans ma série de patients,  2.5%  de ces  ruptures d'implants.


Il n'y a pas lieu de rechercher d'emblée des séromes ou des masses suggestives de lymphome associé aux implants mammaires mais l'échographie demeure sans doute d'examen de  choix pour évaluer l'intégrité de ces implants.

Une mammographie de dépistage est aussi requise pour les patientes de plus de 40 ans ou plus jeunes, si elles ont une histoire personnelle ou familiale de cancer du sein. Rappelons que le but de la mammographie est de dépister une lésion de la glande mammaire et non pas d'évaluer l'implant lui-même. C'est aussi de la médecine rigoureuse d'évaluer glande et implant  avec ces deux mesures pour avoir un diagnostic complet .

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Il s'agit d'implants, en général, de silicone liquide, datant d'avant 1992. Puisqu'ils sont toujours en place, ces implants datent de plus de 30 ans.

Ils représentent  25% des implants rompus que j'ai opérés. 

Les patientes consultent très tard (30 à 42 ans),  car leurs seins ne sont plus leur priorité. Elles ont des limitations financières, ou de santé... . Elles me consultent souvent pour autre chose (visage, paupières), qui est alors, devenu pus prioritaire...

Ces implants peuvent être considérés comme rompus dans l'ensemble

Il y a rarement d'investigation à faire. Les capsules de ces implants sont souvent calcifiées ce qui rend  le bilan radiologique  des seins eux-mêmes quasi impossible. 

Essentiellement tous ces implants demandent qu'on enlève  chirurgicalement silicone et capsules fibreuses, qu'on reconstruise une cavité, qu'on mette des implants modernes de gel de silicone, ou qu'on ne remette simplement plus rien. 

Un redrapage, seul,  n'est en général pas possible car il n'y a plus de glande mammaire. 

Les implants sont souvent devant le muscle ce dernier  s'est atrophié depuis des années. 

Une reconstruction par derme artificiel  ("Alloderm tm) peut être discutée mais est couteuse et associée à davantage de complications, une convalescence plus complexe et plus longue. Elle est rarement retenue comme solution.  Des techniques qui s'apparentent à "la brassière interne" sont souvent requises bien que personnellement, j'ai toujours nommées ces techniques comme étant des "capsuloraphies". 

C'est dans ce groupe qu'il est le plus fréquent de ne pas remplacer les implants. Une solution de "compromis" est souvent acceptée.

Je souhaiterais (recommande) qu'aucune patiente portant encore ces implants, ne les garde, si leur santé permet une intervention chirurgicale pour les retirer, les remplacer si possible.

Elles devraient  au plus tôt obtenir une opinion d'un chirurgien en qui elles pourraient accorder leur confiance.

 

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