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L'Éternelle saga des implants mammaires VIII

Mise à jour Avril 2023 des informations sur les implants texturés 

L'Éternelle saga des implants mammaires VIII

À cet atelier tenu au congrès sur la chirurgie du sein en avril 2023 à Toronto, on pouvait apprécier l’apport de plusieurs chirurgiens internationaux particulièrement impliqués dans ce domaine soit :

Le Dr Mitch Brown de Toronto (https://www.torontoplasticsurgery.com/about/drbrown/)

La Dre Patricia McGuire https://www.parkcrestplasticsurgery.com/plastic-surgeon-st-louis-dr-mcguire/

Le Dr Peter Cordero https://www.mskcc.org/cancer-care/doctors/peter-cordeiro

Le Dr Peter Lennox (https://surgery.med.ubc.ca/people/plennox/)


En résumé, les résultats récents montrent que :

- 733 cas de Lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés à un implant mammaire (LAGC-AIM)  ont rapportés dans le monde entier.

- Il y aurait eu 36 décès sur la planète. 41% avaient une masse et une maladie avancée au moment de la découverte du lymphome.

- 4% des patientes portaient des implants lisses au moment de la découverte de leur lymphome mais : a)  le tiers avaient eu des implants texturés dans le passé et b) le reste avaient une histoire incomplète, sans données à cet égard. La conclusion de cela est que l’apparition d’un lymphome est certainement extrêmement rare avec un implant lisse  et  qu’il n’est pas possible actuellement  d’attribuer l’apparition d’un lymphome aux implants lisses. 

- Il n’est pas impossible que le retrait d’un implant texturé pour le remplacer par un implant lisse puisse permettre à un lymphome jusqu’alors non identifié de se développer malgré tout, mais ce risque serait vraiment en bas de 4% des lymphomes, qui eux-mêmes sont très rares. Inversement cela suggère que 96% des patientes subissant un tel remplacement verraient le risque très atténué.

- Il persiste  toujours des variations par le monde sur la véritable incidence du LAGC-AIM  des porteuses d’implants texturés:

                  - Aux USA (American Society of Plastic Surgery) les études varient de 1:3817 à 1:30,000 :

                  - En Australie l’incidence varie  1:1,000 à 1:10,000

                  - En Hollande. 1: 6,900

                  - Au Canada (Santé Canada)  1:24,000 (dont 3 décès )

                  - Une série personnelle du Dr Peter Cordero, du Kentucky,   1 :879;                 

Donc , chez ce dernier, 1 cas pour 879 patients. Si on combinait cette série « personnelle »  avec la mienne (0 cas  pour 858 patientes) nous obtiendrions 1 : 1737… Ou avec celle de santé Canada ( 33 cas  ou 1 :24,000) nous obtiendrions  2 : 24,879 ou 1 :12,439. On voit donc comment il est difficile d’établir des statistiques avec des événement très rares.

- Le risque de développer un lymphome augmente avec la durée d’implantation mais demeure très faible. La très grande majorité des lymphomes ont été diagnostiqués après 8 ans de durée d’implantation.

- Au Canada, le nombre de cas semble plutôt plafonner.

- Finalement il n’est jamais possible dans aucune série de savoir exactement combien de patientes avaient eu un cancer du sein, de la radiothérapie, ou une augmentation pour des raisons strictement esthétiques, devant ou derrière le muscle pectoral, avec ou sans capsule fibreuse, etc. etc.

- Aucun organisme de santé (Santé Canada, FDA, regroupement de chirurgien) ne recommande l’explantation des implants texturés chez les patients asymptomatiques.


 

Conclusion

- Le risque de développer un lymphome est possiblement plus élevé que rapporté mais demeure faible.

- Le risque de développer un lymphome augmente avec la durée d’implantation mais demeure très faible. 

- Il n’y a pas de données qui supportent que les implants lisses présentent un risque de lymphome associé aux implants.

- La variation des risques rapportés dépend principalement du très petit nombre de cas. Avec 2 cas plutôt qu’un, le risque double (100% d’augmentation)!  Avec 33 cas, un cas de plus augmente le risque de 3%. Ça semble plafonner mais il y a toujours un cas de plus!

- La variation des risques rapportés peut aussi dépendre des systèmes de suivi des divers pays, des différentes populations sur le plan génétique, …

Rappelons qu’à ce jour, aucun organisme de santé (Santé Canada, FDA, regroupement de chirurgien) ne recommande l’explantation des implants texturés chez les patients asymptomatiques.
 

Quels seraient donc les avantages d’enlever ou de remplacer les implants texturés par des implants lisses est vraisemblablement de réduire le risque de lymphome associé aux implants?

 

Il faudra lire le blogue suivant…

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L'usage de ces implants texturés a été très limité et ces derniers n'ont pas été associés au LAGC-AIM.
Il m'est impossible avec ce nombre réduit de tirer des statistiques. 

Néanmoins,  ces implants représentent dans ma série de patients,  2.5%  de ces  ruptures d'implants.


Il n'y a pas lieu de rechercher d'emblée des séromes ou des masses suggestives de lymphome associé aux implants mammaires mais l'échographie demeure sans doute d'examen de  choix pour évaluer l'intégrité de ces implants.

Une mammographie de dépistage est aussi requise pour les patientes de plus de 40 ans ou plus jeunes, si elles ont une histoire personnelle ou familiale de cancer du sein. Rappelons que le but de la mammographie est de dépister une lésion de la glande mammaire et non pas d'évaluer l'implant lui-même. C'est aussi de la médecine rigoureuse d'évaluer glande et implant  avec ces deux mesures pour avoir un diagnostic complet .

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24 09 2024

Il s'agit d'implants, en général, de silicone liquide, datant d'avant 1992. Puisqu'ils sont toujours en place, ces implants datent de plus de 30 ans.

Ils représentent  25% des implants rompus que j'ai opérés. 

Les patientes consultent très tard (30 à 42 ans),  car leurs seins ne sont plus leur priorité. Elles ont des limitations financières, ou de santé... . Elles me consultent souvent pour autre chose (visage, paupières), qui est alors, devenu pus prioritaire...

Ces implants peuvent être considérés comme rompus dans l'ensemble

Il y a rarement d'investigation à faire. Les capsules de ces implants sont souvent calcifiées ce qui rend  le bilan radiologique  des seins eux-mêmes quasi impossible. 

Essentiellement tous ces implants demandent qu'on enlève  chirurgicalement silicone et capsules fibreuses, qu'on reconstruise une cavité, qu'on mette des implants modernes de gel de silicone, ou qu'on ne remette simplement plus rien. 

Un redrapage, seul,  n'est en général pas possible car il n'y a plus de glande mammaire. 

Les implants sont souvent devant le muscle ce dernier  s'est atrophié depuis des années. 

Une reconstruction par derme artificiel  ("Alloderm tm) peut être discutée mais est couteuse et associée à davantage de complications, une convalescence plus complexe et plus longue. Elle est rarement retenue comme solution.  Des techniques qui s'apparentent à "la brassière interne" sont souvent requises bien que personnellement, j'ai toujours nommées ces techniques comme étant des "capsuloraphies". 

C'est dans ce groupe qu'il est le plus fréquent de ne pas remplacer les implants. Une solution de "compromis" est souvent acceptée.

Je souhaiterais (recommande) qu'aucune patiente portant encore ces implants, ne les garde, si leur santé permet une intervention chirurgicale pour les retirer, les remplacer si possible.

Elles devraient  au plus tôt obtenir une opinion d'un chirurgien en qui elles pourraient accorder leur confiance.

 

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