L'éternelle saga des implants mammaires IX
14 mai 2019 La FDA américaine (Food and Drug Administration) n'impose pas le retrait du marché des implants texturés.Dans un document longtemps attendu, la FDA a finalement publié un rapport portant sur ses conclusions et ses décisions face aux implants mammaires en générale et en particulier sur ce qui porte sur le risque de développer un lymphome associé aux implants mammaires ( LAGC-AIM ou en anglais, BIA-ALCL ).
La Food and Drug Administration est l’organisme américain responsable de l’approbation et des évaluations des risques de tous les médicaments ou implants utilisés chez les humains. Cette organisation a une renommée mondialement reconnue.
La FDA a collecté un maximum d'informations en regard de la sécurité et des risques des implants mammaires, plus particulièrement ceux des texturés.
Ils ont évalué tous les risques et complications et étudié les commentaires et histoires personnelles d'intervenants de différents milieux – patientes - public, médical, scientifique.
En date du 2 mai 2019, publiée le 13 mai 2019, voici les conclusions de cet important rapport.
http://cms.isomed.ca/sites/www.isomed.ca/files/15/Statement%20from%20FDA%20%20new%20efforts%20to%20protect%20womens%20health%20and%20help%20to%20ensure%20the%20safety%20of%20breast%20implants_2019-05-15-10-17.pdf
http://cms.isomed.ca/sites/www.isomed.ca/files/15/FDA%20Breast%20Implant-Associated%20Anaplastic%20Large%20Cell%20Lymphoma%20(BIA-ALCL)_2019-05-15-10-11.pdf
CE QUE TOUT LE MONDE VEUT SAVOIR.
La FDA croit que toute action de régulation doit être fondée sur des données scientifiques
1- La FDA n’est pas arrivée à relier de façon certaine les implants mammaires aux maladies impliquant une déficience du système immunitaire telle que celle dénommée « la maladie des implants". Cependant, la FDA reconnaît que certaines femmes ont de telles manifestations qui semblent s’être résolues quand leurs implants ont été retirés. La FDA dit vouloir prendre des mesures pour mieux comprendre cette condition et ses facteurs de risques et déterminer comment les patientes reçoivent toue l’information requise à cet égard avant de considérer une augmentation mammaire ou à l’inverse, le retrait des implants pour une telle condition ( maladie des implants ). Mais à ce moment-ci, la FDA juge qu’il n’y a toujours pas d’évidence scientifique que ce soit le cas.
2- La FDA a procédé de la même façon pour évaluer le risque de LAGC-AIM ou en anglais, BIA-ALCL relié aux implants.
LA FDA NE DEMANDE PAS LE RETRAIT DES IMPLANTS TEXTURÉS DU MARCHÉ.
Ils annoncent aujourd’hui plusieurs mesures pour améliorer l’information aux patientes qui en portent ou considéreraient en porter ainsi que pour améliorer nos connaissances sur ces risques.
Celles-ci portent surtout sur la meilleure information fournie aux patientes par les chirurgiens, les fabricants, sur les risques divers associés aux implants, ainsi que sur des outils servant à mieux rapporter leurs complications et le suivi des patientes porteuses.
Elles ne sont pas toutes implantées et nous les partagerons avec vous sous peu. Les textes intégraux des documents des annonces de la FDA se retrouveront sur notre site d’ici quelques jours.
Il nous reste maintenant à savoir ce que notre propre organisme de surveillance, à savoir Santé Canada, prendra comme décision.
C’est à suivre …
Autres articles
Une étude-maison sur le remplacement d'implants par le Dr Jean-Pierre Daigle.
À l'été 2024, j'ai procédé à une révision des interventions que j'ai pratiquées sur les seins.
Groupe IV Les Implants Micro-Texturés de Mentor.
L'usage de ces implants texturés a été très limité et ces derniers n'ont pas été associés au LAGC-AIM.
Il m'est impossible avec ce nombre réduit de tirer des statistiques.
Néanmoins, ces implants représentent dans ma série de patients, 2.5% de ces ruptures d'implants.
Il n'y a pas lieu de rechercher d'emblée des séromes ou des masses suggestives de lymphome associé aux implants mammaires mais l'échographie demeure sans doute d'examen de choix pour évaluer l'intégrité de ces implants.
Une mammographie de dépistage est aussi requise pour les patientes de plus de 40 ans ou plus jeunes, si elles ont une histoire personnelle ou familiale de cancer du sein. Rappelons que le but de la mammographie est de dépister une lésion de la glande mammaire et non pas d'évaluer l'implant lui-même. C'est aussi de la médecine rigoureuse d'évaluer glande et implant avec ces deux mesures pour avoir un diagnostic complet .
Groupe II: Remplacement des implants mammaire "Vintage"
24 09 2024
Il s'agit d'implants, en général, de silicone liquide, datant d'avant 1992. Puisqu'ils sont toujours en place, ces implants datent de plus de 30 ans.
Ils représentent 25% des implants rompus que j'ai opérés.
Les patientes consultent très tard (30 à 42 ans), car leurs seins ne sont plus leur priorité. Elles ont des limitations financières, ou de santé... . Elles me consultent souvent pour autre chose (visage, paupières), qui est alors, devenu pus prioritaire...
Ces implants peuvent être considérés comme rompus dans l'ensemble.
Il y a rarement d'investigation à faire. Les capsules de ces implants sont souvent calcifiées ce qui rend le bilan radiologique des seins eux-mêmes quasi impossible.
Essentiellement tous ces implants demandent qu'on enlève chirurgicalement silicone et capsules fibreuses, qu'on reconstruise une cavité, qu'on mette des implants modernes de gel de silicone, ou qu'on ne remette simplement plus rien.
Un redrapage, seul, n'est en général pas possible car il n'y a plus de glande mammaire.
Les implants sont souvent devant le muscle ce dernier s'est atrophié depuis des années.
Une reconstruction par derme artificiel ("Alloderm tm) peut être discutée mais est couteuse et associée à davantage de complications, une convalescence plus complexe et plus longue. Elle est rarement retenue comme solution. Des techniques qui s'apparentent à "la brassière interne" sont souvent requises bien que personnellement, j'ai toujours nommées ces techniques comme étant des "capsuloraphies".
C'est dans ce groupe qu'il est le plus fréquent de ne pas remplacer les implants. Une solution de "compromis" est souvent acceptée.
Je souhaiterais (recommande) qu'aucune patiente portant encore ces implants, ne les garde, si leur santé permet une intervention chirurgicale pour les retirer, les remplacer si possible.
Elles devraient au plus tôt obtenir une opinion d'un chirurgien en qui elles pourraient accorder leur confiance.