L’ÉTERNELLE SAGA DES IMPLANTS MAMMAIRES V.
COMMENT SAVOIR À QUEL SEIN SE VOUER, OU
Statistique! Quand tu nous tiens!
25 janvier 2019L'incidence et la prévalence c'est quoi et ça mange quoi en hiver?
En avril 2017, il y a un an et demi, on nous annonçait toujours 1 cas pour 300,000 porteuses d’implants…
Depuis, on peut trouver, selon les sources dans les média, des taux qui annoncent jusqu’à 1 pour 1000 patientes, variant parfois 1 sur 30,000, 1 sur 60,000, dans la même semaine.
Quand on écrit de telles statistiques, il faut savoir de quoi on parle.
C’est parfois encore plus difficile de savoir, pour moi aussi, quand on les lit ces chiffres, de quoi on parle…
Il y faut parler de deux notions différentes : « L’incidence » et la « Prévalence » .
L’ « incidence », c’est le nombre de nouveaux cas qu’on identifie dans une période donnée, pour une certaine population.
Un exemple d’incidence serait de dire : « Il y a eu 230 cas d’infarctus pour 100,000 habitants au Québec en 2018, ou 0.23% de la population »
La « prévalence », c’est ne nombre de personnes qui sont vivantes et ont actuellement la maladie, dans une population donnée, pendant une période donnée.
Par exemple, on pourrait dire : « 11,7% des habitants de plus de 20 ans sont porteur d’une maladie cardiaque au Québec en 2016 » ou 117,000 par millions d’habitants.
https://www.inspq.qc.ca/es/publications/sujets/maladie-cardiovasculaire (chiffres réels).
Je crois que vous pouvez tous comprendre avec ces exemples, qu’il y a une grande différence dans les chiffres de risque encouru, lorsqu’on parle des véritables nouveaux cas d’infarctus (0.23%), que lorsqu’on parle de tout ce qui a été documenté sur une longue période de temps pour la maladie cardiaque (11.7%).
Lorsqu’on « recherche » une maladie qu’on ne connaissait pas avant, on s’attend à en trouver plus dans les années qui suivent. Avec cet exemple, si le traitement de l’infarctus aigu s’améliore, la prévalence augmentera, car les patients en mourront moins, mais seront toujours porteur de la maladie cardiaque. La maladie n’est pas devenue plus fréquente pour autant, si l’incidence elle-même n’a pas augmentée.
Mon point : il est très difficile d’interpréter des chiffres, je suis sûr que vous êtes maintenant convaincus de cela.
Pas facile de s’y retrouver! Possiblement carrément impossible pour une maladie très rare. Ce n’est guère plus facile avec la littérature scientifique.
Dans les médias ou même dans les articles scientifiques, parle-t-on d’incidence ou de prévalence? Les nouveaux cas identifiés – l’incidence - ont eu des implants insérés en moyenne il y a 8 ans. Doit-on appliquer les statistiques de prévalence – nombre de cas porteurs et vivants - sur les nombres d’implants insérés il y a 8 ans, sur ceux insérés en 2018, ou sur ceux insérés depuis qu’ils existent au Canada (2002)?
Je crois que pour le moment, que l’incidence réelle du LAGC-AIM est en fait encore très difficile à estimer. Les données sont insuffisantges pour conclure. Il ne faut être ni devin, ni alarmiste, ni se megttre la tête dans le sable.
La prévalence n’est pas vraiment connue, ni chez les patientes avec le LAGC-AIM, ni chez la population sans implants qui auraient un LAGC, non associé aux implants. Dans la totalité des études, on écrit toujours: « on estime que… » .
Dans les mêmes études on estime que le nom,bre de femmes porteuses d,implants dans le monde est tantôt estimé à 5 à 10 millions (FDA 2015) à 35 millions en 2018. C,est toute une différence et les deux chiffres sont vraisemblablement inecxacts!
POUR CONCLURE, JUSQU'À PRÉSENT, l’incidence du LAGC-AIM (incidence = apparition de nouveaux cas) estimé dans les études scientifiques « valables » varie de :
0,03% (3 pour 10,000 patientes ou 1 pour 3,300) .
0,003% (3 pour 100,000 ou 1 pour 30,000), chez les porteuses d’implants texturés.
Serait-il plus simple pour tout le monde de savoir qu’il y a eu 2 nouveaux cas en 3 ans au Québec, peu importe la date d’insertion des implants, et de connaître le nombre de Québécoises qui portent des implants?
Je crois que tout le monde pourrait comprendre cela et se faire une idée.
Il est clair que nous sommes tous dans l’attente de chiffres vérifiables sur l’incidence et la prévalence de ce lymphome qui pourrait être associé aux implants texturés.
Allons nous jeter le bébé avec l’eau du bain?
Les implants texturés ont offert aux patientes des options supérieures pour nombreuses d’entre elles et ont évité de nombreuses complications plus fréquentes associées aux implants lisses.
Cela ferait l’objet d’un autre blogue…
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L'usage de ces implants texturés a été très limité et ces derniers n'ont pas été associés au LAGC-AIM.
Il m'est impossible avec ce nombre réduit de tirer des statistiques.
Néanmoins, ces implants représentent dans ma série de patients, 2.5% de ces ruptures d'implants.
Il n'y a pas lieu de rechercher d'emblée des séromes ou des masses suggestives de lymphome associé aux implants mammaires mais l'échographie demeure sans doute d'examen de choix pour évaluer l'intégrité de ces implants.
Une mammographie de dépistage est aussi requise pour les patientes de plus de 40 ans ou plus jeunes, si elles ont une histoire personnelle ou familiale de cancer du sein. Rappelons que le but de la mammographie est de dépister une lésion de la glande mammaire et non pas d'évaluer l'implant lui-même. C'est aussi de la médecine rigoureuse d'évaluer glande et implant avec ces deux mesures pour avoir un diagnostic complet .
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24 09 2024
Il s'agit d'implants, en général, de silicone liquide, datant d'avant 1992. Puisqu'ils sont toujours en place, ces implants datent de plus de 30 ans.
Ils représentent 25% des implants rompus que j'ai opérés.
Les patientes consultent très tard (30 à 42 ans), car leurs seins ne sont plus leur priorité. Elles ont des limitations financières, ou de santé... . Elles me consultent souvent pour autre chose (visage, paupières), qui est alors, devenu pus prioritaire...
Ces implants peuvent être considérés comme rompus dans l'ensemble.
Il y a rarement d'investigation à faire. Les capsules de ces implants sont souvent calcifiées ce qui rend le bilan radiologique des seins eux-mêmes quasi impossible.
Essentiellement tous ces implants demandent qu'on enlève chirurgicalement silicone et capsules fibreuses, qu'on reconstruise une cavité, qu'on mette des implants modernes de gel de silicone, ou qu'on ne remette simplement plus rien.
Un redrapage, seul, n'est en général pas possible car il n'y a plus de glande mammaire.
Les implants sont souvent devant le muscle ce dernier s'est atrophié depuis des années.
Une reconstruction par derme artificiel ("Alloderm tm) peut être discutée mais est couteuse et associée à davantage de complications, une convalescence plus complexe et plus longue. Elle est rarement retenue comme solution. Des techniques qui s'apparentent à "la brassière interne" sont souvent requises bien que personnellement, j'ai toujours nommées ces techniques comme étant des "capsuloraphies".
C'est dans ce groupe qu'il est le plus fréquent de ne pas remplacer les implants. Une solution de "compromis" est souvent acceptée.
Je souhaiterais (recommande) qu'aucune patiente portant encore ces implants, ne les garde, si leur santé permet une intervention chirurgicale pour les retirer, les remplacer si possible.
Elles devraient au plus tôt obtenir une opinion d'un chirurgien en qui elles pourraient accorder leur confiance.