L'éternelle saga des implants mammaires XI
Rappel mondial volontaire de tous les implants texturés BIOCELLTM d’ALLERGAN
30 septembre 2019Le 24 juillet 2019, Allergan a annoncé le rappel mondial volontaire des implants mammaires BIOCELLTM. Rappelons que la surface texturée BIOCELLTM est une surface unique utilisée seulement par Allergan pour l’enveloppe de ses implants texturés.
Allergan prend cette mesure à l’échelle planétaire après la décision de la FDA, l’organisme américain équivalent de Santé Canada, de demander à Allergan de procéder au rappel de tous les implants mammaires texturés BIOCELLTM aux États-Unis. La FDA avait pris une décision contraire (le maintien du permis de vente des implants) quelques mois auparavant, suivie quelques semaines plus tard par la décision opposée (suspension du permis) au Canada, par Santé-Canada, puis quelques semaines plus tard par un nouveau changement de cap du côté américain (demande de rappel).
Cette situation de décisions sans cesse renversées dans un sens ou dans l’autre, prévaut dans l’ensemble de la planète et on peut ainsi conclure qu’Allergan a décidé de se retirer totalement de ce marché imprévisible, une décision d’affaires ou de prudence au niveau de la sécurité des patientes.
Cependant, il est TRÈS important de noter que ni la FDA, ni aucune autre autorité en matière de santé dans le monde n’a, à ce jour, recommandé le retrait ou le remplacement des implants mammaires texturés chez les patientes ne présentant pas de symptômes de lymphome à grandes cellules associé aux implants mammaires (LAGC-AIM).
Les implants texturés d’Allergan, quels que soient leurs avantages ou risques ne sont donc plus disponibles pour aucune patiente, au plan international. Le retrait préventif des implants texturés BIOCELLTM n’est pas non plus recommandé à ce jour.
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L'usage de ces implants texturés a été très limité et ces derniers n'ont pas été associés au LAGC-AIM.
Il m'est impossible avec ce nombre réduit de tirer des statistiques.
Néanmoins, ces implants représentent dans ma série de patients, 2.5% de ces ruptures d'implants.
Il n'y a pas lieu de rechercher d'emblée des séromes ou des masses suggestives de lymphome associé aux implants mammaires mais l'échographie demeure sans doute d'examen de choix pour évaluer l'intégrité de ces implants.
Une mammographie de dépistage est aussi requise pour les patientes de plus de 40 ans ou plus jeunes, si elles ont une histoire personnelle ou familiale de cancer du sein. Rappelons que le but de la mammographie est de dépister une lésion de la glande mammaire et non pas d'évaluer l'implant lui-même. C'est aussi de la médecine rigoureuse d'évaluer glande et implant avec ces deux mesures pour avoir un diagnostic complet .
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Il s'agit d'implants, en général, de silicone liquide, datant d'avant 1992. Puisqu'ils sont toujours en place, ces implants datent de plus de 30 ans.
Ils représentent 25% des implants rompus que j'ai opérés.
Les patientes consultent très tard (30 à 42 ans), car leurs seins ne sont plus leur priorité. Elles ont des limitations financières, ou de santé... . Elles me consultent souvent pour autre chose (visage, paupières), qui est alors, devenu pus prioritaire...
Ces implants peuvent être considérés comme rompus dans l'ensemble.
Il y a rarement d'investigation à faire. Les capsules de ces implants sont souvent calcifiées ce qui rend le bilan radiologique des seins eux-mêmes quasi impossible.
Essentiellement tous ces implants demandent qu'on enlève chirurgicalement silicone et capsules fibreuses, qu'on reconstruise une cavité, qu'on mette des implants modernes de gel de silicone, ou qu'on ne remette simplement plus rien.
Un redrapage, seul, n'est en général pas possible car il n'y a plus de glande mammaire.
Les implants sont souvent devant le muscle ce dernier s'est atrophié depuis des années.
Une reconstruction par derme artificiel ("Alloderm tm) peut être discutée mais est couteuse et associée à davantage de complications, une convalescence plus complexe et plus longue. Elle est rarement retenue comme solution. Des techniques qui s'apparentent à "la brassière interne" sont souvent requises bien que personnellement, j'ai toujours nommées ces techniques comme étant des "capsuloraphies".
C'est dans ce groupe qu'il est le plus fréquent de ne pas remplacer les implants. Une solution de "compromis" est souvent acceptée.
Je souhaiterais (recommande) qu'aucune patiente portant encore ces implants, ne les garde, si leur santé permet une intervention chirurgicale pour les retirer, les remplacer si possible.
Elles devraient au plus tôt obtenir une opinion d'un chirurgien en qui elles pourraient accorder leur confiance.