L’ÉTERNELLE SAGA DES IMPLANTS MAMMAIRES II.
COMMENT SAVOIR À QUEL SEIN SE VOUER. 21 janvier 2019
Les implants mammaires ont fait l’objet de controverses à répétition depuis qu’ils existent, tant au niveau de leur raison d’être que de leur sécurité. Ils ne sont pas les seuls impliqués dans de tels débats.
La fluorisation de l’eau, débutée il y a plus de 20 ans, a été accusée de plusieurs maux, même d’être utilisée pour contrôler l’état d’esprit des populations… Il y a actuellement des rappels sur un grand nombre de pace-makers défectueux, de prothèses de hanches, etc… Rares sont les divers types d’implants qui ne sont pas sous investigation.
https://lactualite.com/sante-et-science/2013/04/23/fluoration-de-leau-leternel-debat/
http://canadiensensante.gc.ca/recall-alert-rappel-avis/hc-sc/2007/14463a-fra.php
http://canadiensensante.gc.ca/recall-alert-rappel-avis/hc-sc/2012/14120a-fra.php
Depuis le reportage de la série « Enquête » de Radio-Canada , intitulé « Implants mammaires : Danger sous la peau! » j’ai reçu plusieurs appels de patientes inquiètes de leur devenir.
Ces patientes (pas toujours les miennes) sont porteuses d’implants mammaires de divers types et sont alarmées par les reportages des « journalistes d’enquête », des journaux, de forum sur l’internet.
Ce qui distingue l’actuelle crise de celles qui ont précédées, c’est d’abord et avant tout l’impact des médias sociaux, la rapidité de l’internet, à distribuer vérités et demi-vérités. Aujourd’hui, plusieurs peuvent estimer que l’information donnée dans un forum de patientes est plus crédible et sérieuse que sous tout autre forme.
En tant que médecin, je ne peux fonctionner de cette façon. Et honnêtement, toutes les patientes à qui j’indique cela, admettent qu’elles sont d’accord avec moi. C’est pour cela qu’elles m’appellent.
Je peux cependant moi aussi utiliser les nouvelles technologies dans mon propre travail, et toucher moi aussi rapidement beaucoup de patientes.
Dans un premier temps, j’ai écris un court article sur le blogue de mon site internet, afin de donner une ligne de conduite et de rassurer les patientes (voir plus bas ou à : http://www.isomed.ca/léternelle-saga-des-implants-mammaires-.html.
Dans un deuxième temps, j’ai joint personnellement TOUTES les patientes qui m’ont appelé. Question de répondre le plus tôt possible aux plus inquiètes, et aussi de tâter le pouls. Qu’est-ce qui inquiète surtout les patientes? La maladie des implants? Le lymphome possible? La durée de vie des implants? Ce qui advient si on les enlève?.... Comment vont-elles? Combien sont-elles inquiètes? Présentent-elles des symptômes ou des signes inquiétants? Par où commencer, si je devais écrire davantage de Questions-Réponses sur mon site.
Je vous transmet tout de suite les premières observations qui proviennent de cette courte série d’appels. Elles proviennent des discussions téléphoniques de 20 à 30 minutes que j’ai obtenues avec les 52 premières patientes .
Elles vont toutes bien, voire très bien et je suis agréablement réjoui de l’évolution des patients qui ont des implants texturés depuis plus de 10 ans. Elles sont satisfaites de leurs seins et leur résultat s’est maintenu. Elles ne sont pas très inquiètes, ce que j’ai tendance à attribuer à tout ce temps passé avec elles par mon équipe à les informer avant de les opérer. Je verrai en consultation deux de ces patientes ou tout autre qui le demandera pour mieux répondre à leurs questions et les examiner.
Mais toutes ont besoin davantage d’information, de lignes de conduite générales, face à leur situation de porteuses d’implants mammaires.
Je me suis donc compromis face à elles à les inscrire à un mailing d’information et à ajouter davantage d’information sur mon site.
Je m’y mets donc progressivement dans les articles qui suivent !
Dr Jean-Pierre Daigle, FRCS(C), Chirurgien Plastique
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L'usage de ces implants texturés a été très limité et ces derniers n'ont pas été associés au LAGC-AIM.
Il m'est impossible avec ce nombre réduit de tirer des statistiques.
Néanmoins, ces implants représentent dans ma série de patients, 2.5% de ces ruptures d'implants.
Il n'y a pas lieu de rechercher d'emblée des séromes ou des masses suggestives de lymphome associé aux implants mammaires mais l'échographie demeure sans doute d'examen de choix pour évaluer l'intégrité de ces implants.
Une mammographie de dépistage est aussi requise pour les patientes de plus de 40 ans ou plus jeunes, si elles ont une histoire personnelle ou familiale de cancer du sein. Rappelons que le but de la mammographie est de dépister une lésion de la glande mammaire et non pas d'évaluer l'implant lui-même. C'est aussi de la médecine rigoureuse d'évaluer glande et implant avec ces deux mesures pour avoir un diagnostic complet .
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Il s'agit d'implants, en général, de silicone liquide, datant d'avant 1992. Puisqu'ils sont toujours en place, ces implants datent de plus de 30 ans.
Ils représentent 25% des implants rompus que j'ai opérés.
Les patientes consultent très tard (30 à 42 ans), car leurs seins ne sont plus leur priorité. Elles ont des limitations financières, ou de santé... . Elles me consultent souvent pour autre chose (visage, paupières), qui est alors, devenu pus prioritaire...
Ces implants peuvent être considérés comme rompus dans l'ensemble.
Il y a rarement d'investigation à faire. Les capsules de ces implants sont souvent calcifiées ce qui rend le bilan radiologique des seins eux-mêmes quasi impossible.
Essentiellement tous ces implants demandent qu'on enlève chirurgicalement silicone et capsules fibreuses, qu'on reconstruise une cavité, qu'on mette des implants modernes de gel de silicone, ou qu'on ne remette simplement plus rien.
Un redrapage, seul, n'est en général pas possible car il n'y a plus de glande mammaire.
Les implants sont souvent devant le muscle ce dernier s'est atrophié depuis des années.
Une reconstruction par derme artificiel ("Alloderm tm) peut être discutée mais est couteuse et associée à davantage de complications, une convalescence plus complexe et plus longue. Elle est rarement retenue comme solution. Des techniques qui s'apparentent à "la brassière interne" sont souvent requises bien que personnellement, j'ai toujours nommées ces techniques comme étant des "capsuloraphies".
C'est dans ce groupe qu'il est le plus fréquent de ne pas remplacer les implants. Une solution de "compromis" est souvent acceptée.
Je souhaiterais (recommande) qu'aucune patiente portant encore ces implants, ne les garde, si leur santé permet une intervention chirurgicale pour les retirer, les remplacer si possible.
Elles devraient au plus tôt obtenir une opinion d'un chirurgien en qui elles pourraient accorder leur confiance.