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L’ÉTERNELLE SAGA DES IMPLANTS MAMMAIRES IV.
COMMENT SAVOIR À QUEL SEIN SE VOUER.

24 janvier 2019
lagc-aim mouton noir

LAGC-AIM est-il fréquent?

 

 

Connaît-on bien dans quelles circonstances le LAGC-AIM a été identifié chez les patientes qui en sont affligées?

 

Un chapître avec peu de réponses :

 Cette question apporte plus de questions sans réponses vraiment satisfaisantes pour moi. J’ai beau chercher… Mais je n’inventerai pas de fausses réponses.

 

Dans le premier groupe de patientes qui fut identifiées, dans 50% des cas on ne pouvait identifier le type d’implant précis qui fut retiré. Ceci en dit long sur la validité des données disponibles dans les dossiers étudiés…

Aujourd’hui, avec les nouveaux cas identifiés, nous ne savons toujours pas :

- quel est le pourcentage de patientes atteintes  qui avaient des implants devant ou derrière le muscle.

Dans ma propre pratique, 99.9% des patientes chez qui j’ai utilisé des implants texturés ont leurs implants derrière le muscle et je crois que ces patientes font TRÈS rarement des capsules fibreuses symptomatiques. La position de l’implant est-elle importante dans le LAG-AIM? La position de l’implant avec l’apparition d’une capsule fibreuse est bien démontrée : il y en a beaucoup moins souvent quand l’implant est derrière le muscle. Mais où étaient placés les implants impliqués?

- quel est le pourcentage de patientes atteintes qui avaient effectivement des capsules fibreuses détectables (durcissement du sein) ou symptomatiques  et leur sévérité et celles qui avaient très peu de capsules fibreuses. Y a-t-il vraiment un lien avec les capsules ? Les implants texturés ont été mis sur le marché pour réduire le risque de capsule fibreuse, et il est démontré que c’est le cas pour les implants mis devant le muscle. Le risque de LAGC-AIM est-il lié à l’apparition d’une capsule fibreuse?  D’une double capsule? (la double capsule pourrait être un autre sujet à discuter puisque son apparition est maintenant couverte par la garantie du fabricant…).

- quel est le pourcentage de patientes atteintes qui avaient eu de la reconstruction du sein par implant texturé et de la radiothérapie?  Les deux dernières patientes identifiées avec un LAGC-AIM en Colombie-Britanique, étaient dans cette situation. L’étude du MD Anderson indique que  50% des cas  avait eu des implants aux fins de la reconstruction après un cancer du sein. Il me semble que cette donnée est primordiale. On s’entend que les cas de reconstruction du sein sont plus rares que les cas d’augmentation esthétiques et pourtant ils auraient à eux seul 50% des LAGC-AIM ??

-   Les patientes avaient elles des implants stables (bien intégrés aux tissus)  ou instables (mal intégrés)?  J’ai appris à l’usage qu’un implant texturé qui ne s’intègre pas bien aux tissus n’évolue pas bien : apparition de capsule fibreuse, double capsule, instabilité, mauvais résultat esthétique. Ont-ils en plus un risque plus élevés de LAGC-AIM?

- Quel pourcentage de patientes avaient eu des implants texturés lors d’une première intervention sur les seins ou en remplacement d’un implant déjà en place, de silicone ou de salin??? Dans de tels cas, les implants texturés peuvent plus souvent ne pas bien s’intégrer aux tissus.

Je crois que nous n’avons pas de réponses claires actuellement à aucune de ces questions et pour bien d’autres.

Il sera difficile,  peut-être impossible, avec un petit nombre de cas, de subdiviser ainsi toutes les patientes et de tenter de voir qui est davantage à risque. Il est souhaitable que nous n’ayons pas par contre tellement de patientes atteintes qu’il devienne facile de faire des statistiques… ou de devenir un expert dans le domaine!

 

QUELLE EST LA CAUSE DU LAGC-AIM ?

Jusqu’à présent, aucun facteur de risque particulier n’a été identifié, toutefois, la texture de l’implant, l’hérédité et les bactéries ont été mises en cause et font l’objet d’études supplémentaires.1

 Les autorités réglementaires internationales de santé collaborent de façon proactive avec les fabricants d’implants à l’étude du LAGC-AIM.

La divulgation des résultats semble difficile, ce qu’on peut considérer comme de la prudence ou des cachotteries, selon le point de vue.  Il est souhaitable que le plus d’information possible soit disponible. Cependant il n’est pas souhaitable d’utiliser des informations incomplètes pour alarmer les gens.

 

LE LAGC-AIM EST-IL UN TYPE DE CANCER DU SEIN ?

 NON. Le LAGC-AIM n’est  donc pas un cancer du tissu mammaire en soi, mais plutôt un type de cancer qui se développe autour du tissu cicatriciel qui recouvre l’implant, ce qu’on appelle la capsule fibreuse. Par la suite,  il est possible  dans certains cas,  que le lymphome puisse se propager dans tout le corps, bien que cette situation semble la plus rare.

 

LE LAGC-AIM EST-IL FRÉQUENT ?

 En avril 2017, il y a un an et demi, on nous annonçait 1 cas pour  300,000 porteuses d’implants….

Depuis, on peut trouver, selon les sources dans les média, des taux qui annoncent jusqu’à 1 pour 1000 patientes,  variant parfois 1 sur 30,000, 1 sur 60,000, dans la même semaine.

Quand on écrit de telles statistiques, il faut savoir de quoi on parle.

C’est encore plus difficile de savoir, quand on les lit, de quoi on parle…

Ce n’est pas simple, même pour moi.

 

Il y a deux notions : « L’incidence » et la « Prévalence », je tenterai d’expliquer cela dans le prochain article intitulé : « statistiques quand vous nous tenez ! »

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L'usage de ces implants texturés a été très limité et ces derniers n'ont pas été associés au LAGC-AIM.
Il m'est impossible avec ce nombre réduit de tirer des statistiques. 

Néanmoins,  ces implants représentent dans ma série de patients,  2.5%  de ces  ruptures d'implants.


Il n'y a pas lieu de rechercher d'emblée des séromes ou des masses suggestives de lymphome associé aux implants mammaires mais l'échographie demeure sans doute d'examen de  choix pour évaluer l'intégrité de ces implants.

Une mammographie de dépistage est aussi requise pour les patientes de plus de 40 ans ou plus jeunes, si elles ont une histoire personnelle ou familiale de cancer du sein. Rappelons que le but de la mammographie est de dépister une lésion de la glande mammaire et non pas d'évaluer l'implant lui-même. C'est aussi de la médecine rigoureuse d'évaluer glande et implant  avec ces deux mesures pour avoir un diagnostic complet .

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Il s'agit d'implants, en général, de silicone liquide, datant d'avant 1992. Puisqu'ils sont toujours en place, ces implants datent de plus de 30 ans.

Ils représentent  25% des implants rompus que j'ai opérés. 

Les patientes consultent très tard (30 à 42 ans),  car leurs seins ne sont plus leur priorité. Elles ont des limitations financières, ou de santé... . Elles me consultent souvent pour autre chose (visage, paupières), qui est alors, devenu pus prioritaire...

Ces implants peuvent être considérés comme rompus dans l'ensemble

Il y a rarement d'investigation à faire. Les capsules de ces implants sont souvent calcifiées ce qui rend  le bilan radiologique  des seins eux-mêmes quasi impossible. 

Essentiellement tous ces implants demandent qu'on enlève  chirurgicalement silicone et capsules fibreuses, qu'on reconstruise une cavité, qu'on mette des implants modernes de gel de silicone, ou qu'on ne remette simplement plus rien. 

Un redrapage, seul,  n'est en général pas possible car il n'y a plus de glande mammaire. 

Les implants sont souvent devant le muscle ce dernier  s'est atrophié depuis des années. 

Une reconstruction par derme artificiel  ("Alloderm tm) peut être discutée mais est couteuse et associée à davantage de complications, une convalescence plus complexe et plus longue. Elle est rarement retenue comme solution.  Des techniques qui s'apparentent à "la brassière interne" sont souvent requises bien que personnellement, j'ai toujours nommées ces techniques comme étant des "capsuloraphies". 

C'est dans ce groupe qu'il est le plus fréquent de ne pas remplacer les implants. Une solution de "compromis" est souvent acceptée.

Je souhaiterais (recommande) qu'aucune patiente portant encore ces implants, ne les garde, si leur santé permet une intervention chirurgicale pour les retirer, les remplacer si possible.

Elles devraient  au plus tôt obtenir une opinion d'un chirurgien en qui elles pourraient accorder leur confiance.

 

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